Ce sont des processus que je souhaite mettre en place désormais.
Comment offrir à ce cheminement un statut à part entière ?
Quelle valeur et quelle place pour ces processus qui ouvrent et/ou mettent en œuvre des terrains d’exploration ?
Un processus ?
C’est une recherche, fruit d’une interrogation…
La mienne… Comment élargir le domaine de la danse ?
Comment faire évoluer les mentalités la concernant ?
Un art réservé aux enfants puis aux plus performants dans la pratique, aux élites quant au public, pense-t-on souvent.
Mais où est passée l’origine de la danse : celle qui relie, qui fait vibrer, rend léger ?
Du coup, comment créer des situations favorables au déverrouillage des vieux schémas cités ci-dessus ?
Quelles pistes ouvrir pour une telle démarche ?
Celle-ci est le fruit d’un long et lent écrémage, de tâtonnements, d’intuitions heureuses ou plus hasardeuses, d’approches pour aller au cœur du propos.
Une nouvelle approche de la rencontre avec le public ?
De tels processus croisent les interrogations des neuroscientifiques, sociologues, pédagogues, philosophes, et de tous ceux qui œuvrent pour un monde en transition.
Une approche plus sensible, moins pyramidale… et qui, en quelque sorte, désacralise la place de l’artiste.
Pour moi, ce n’est donc pas l’œuvre qui en est le but, même si elle fait partie du processus. C’est l’ensemble de ce champ d’explorations et la démarche elle-même qui constituent le cheminement artistique.
Le temps passé à travailler avec des groupes différents, les dispositifs proposés qui s’affinent avec le temps, l’approche que nous faisons avec les participants.
En naissent des formes publiques oui, mais elles donnent à vivre autant qu’à voir.
Elles décloisonnent les espaces habituels de la relation au public.
Quels partenaires pour de telles histoires?
J’ai choisi de travailler avec des villes, des structures publiques, des structures scolaires ou sociales, des lieux de diffusion, et par la suite je voudrais élargir cette démarche à l’entreprise.
Dans la mesure du possible, je souhaite travailler sur la durée.
Poser des jalons, avec des propositions diversifiées qui, à chaque fois, mettent en jeu le corps sensible et la capacité de chacun à devenir « acteur » de ce bout d'histoire, soit dans les faits, soit par une mise en jeu de l’imaginaire.
Maintenant, comment faire reconnaître cette démarche par l'institution, quand encore aujourd'hui on la nomme par des expressions telles que sensibilisation, ateliers participatifs, laboratoires...la relation qui s'établit avec le public est différente, plus proche et perméable.
Mais , que serait un artiste sans un public ?
Le créateur ici crée le terrain de la rencontre, établit des processus pour faire advenir la forme artistique, accepte que la richesse soit dans ce qui s'est passé et pas uniquement dans le résultat. En naît une démarche moins compétitive.